« Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu'il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu'ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau pourpre. Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : "Salut à toi, roi des Juifs !" Et ils le giflaient.
Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : "Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation."
Jésus sortit dehors, portant la couronne d'épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : "Voici l'homme." » Jn 19, 1-5
La Sainte Couronne du Christ de Notre-Dame de Paris
Saint Jean rapporte que les soldats romains, dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint, se moquèrent du Christ et de sa royauté en le coiffant d’une couronne garnie d’épines (Jean 19, 12).
La couronne déposée à la cathédrale de Paris est un cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d’or. C’est sur ce cercle tressé, d’un diamètre de 21 centimètres, que se trouvaient les épines. Ces dernières ont été dispersées au cours des siècles par les dons effectués, soit par les empereurs de Byzance, soit par les rois de France. On en compte 70, de même nature, qui s’en affirment originaires.
L’allusion faite à la Couronne d’épines et aux instruments de la Passion du Christ pendant les premiers siècles est déjà mentionnée dans les récits de pèlerins se rendant à Jérusalem au IVème siècle. Entre les VIIème et Xème siècles, les reliques seront progressivement transférées à Constantinople dans la chapelle des empereurs byzantins, en particulier pour les mettre à l’abri de pillages semblables à ceux subis par le Saint Sépulcre, lors des invasions perses. En 1238, Byzance est gouvernée par Baudouin de Courtenay, un empereur latin. En grande difficulté financière, il décide de mettre les reliques en gage auprès de banquiers vénitiens pour en obtenir des crédits.
Saint Louis, roi de France, intervient alors et dédommage les Vénitiens. Le 10 août 1239, le roi, suivi d’un brillant cortège, accueille vingt-deux reliques à Villeneuvel’Archevêque. Le 19 août 1239, la procession arrive à Paris ; le roi délaisse alors ses atours royaux, endosse une simple tunique et, pieds nus, aidé de son frère, porte la Sainte Couronne jusqu’à Notre-Dame de Paris avant de déposer l’ensemble des reliques dans la chapelle du palais. Pour les conserver, il édifie un reliquaire à leur mesure : la Sainte Chapelle.
Durant la Révolution française, les reliques seront déposées à la Bibliothèque nationale. Suite au Concordat de 1801, elles seront remises à l’archevêque de Paris qui les affectera au trésor de la Cathédrale Notre Dame de Paris le 10 août 1806 où elles se trouvent toujours aujourd’hui.
Sources : site de la CEF
Les Saintes Epines de la paroisse saint-Matthieu
On ne peut parler de la Confrérie des Saintes Epines sans d'abord parler des quatre épines de la Couronne du Christ que nous conservons en l'église saint-Matthieu.
En 1270, saint Louis remit quatre épines de la Sainte Couronne à son fils, Philippe III le Hardi lorsque celui-ci monta sur le trône et qu'il conserva dans le pommeau de son épée. Alors qu'il guerroyait contre l'Aragon, sous prétexte de « croisade », Philippe III tomba mortellement le 5 octobre 1285 à Perpignan.
Avant sa mort, il fit remettre les quatre épines en l'église saint Matthieu qui était alors l'église la plus proche du palais royal. Depuis cette date, elles sont toujours exposées et vénérées solennellement le vendredi saint et le sixième dimanche du Temps Pascal.
La Confrérie des Saintes Epines
C'est dans le cadre de la contre-réforme impulsée par le concile de Trente (1545-1563) que fut fondée la confrérie des Saintes Epines le 20 avril 1590. Ceci en fait la deuxième association la plus ancienne de la ville après celle de l'archiconfrérie de la Sanch. En raison de la vitalité de la dévotion des fidèles aux Saintes Epines la confrérie se développa rapidement et en plus des oeuvres de piété elle avait aussi pour charge de doter les jeunes filles pauvres qui ne pouvaient se marier.
En février 1610, sous le pontificat du pape Paul V, la confrérie des Saintes-Epines sera agrégée à l'archiconfrérie de Santa Maria del Pianto siégeant en l'église romaine du même nom en raison de leur spiritualité commune (la dévotion aux reliques et la dotation des jeunes filles en âge de se marier). En 1746, l'archiconfrérie de la Doctrine Chrétienne prendra place à Santa Maria del Pianto qui deviendra la patronne de la doctrine chrétienne. De ce fait, la confrérie des Saintes-Epines sera rattachée à l'archiconfrérie de la Doctrine Chrétienne, bénéficiant des indulgences liées à celle-ci. En février 1805, le pape Pie VII accorde, par un indult, les dernières indulgences directement attribuée à l'appartenance à la confrérie des Saintes-Epines. En 1994, l'archiconfrérie de la Doctrine Chrétienne fut incorporée dans le nouvel «Ufficio per la Pastorale Scolastica e l'insegnamento della Religione » du Vicariat de Rome. Actuellement la Confrérie des Saintes-Epines n'a plus de lien particulier avec ce service romain.